« RAVENSBRÜCK EST LA TRAGÉDIE DE NOTRE FAMILLE ET LA CONSCIENCE DE L’ALLEMAGNE ET DE LA HONGRIE D’ALORS. »

Le 23 octobre 1944, ma mère a dû se présenter sur le terrain « Kisok » à Budapest. De là, elle a été t’ransfezée à Szigetmonostor pour creuser des tranchées. En novembre, elle est passée à la briqueterie d’Óbuda puis à Hegyeshalom. A Hegyeshalom lui est arrivé son « laissez-passer », à l’aide duquel elle a pu revenir à Budapest. Là elle a été déportée en train à Ravensbrück.

Parmi ma famille ont été placées dans le transport pour Ravensbrück ma mère, ma tante et ma grand-mère. Elles ont été acheminées dans des wagons à bestiaux sans toilettes et, par conséquent, avec les excréments humains. Le voyage a duré trois jours. Rózsa Fehérvári, ma grand-mère, née en 1896, a été tuée trois jours après l’arrivée à Ravensbrück. La plus grande tragédie était que ma grand-mère avait 48 ans et que, pourtant, l’obligation de monter dans le train ne s’appliquait que jusqu’à l’âge de 45 ans. Mais elle savait déjà que ses deux filles Rózsa et Marianna devaient être emmenées à la mort jusqu’à Ravensbrück, et c’est pourquoi elle est partie avec elles et est morte en martyre. Marianna est morte à Mauthausen un jour avant la libération.

Seule ma maman Rózsa est restée en vie. Elle a été libérée le 5 mai 1945 à Mauthausen. Elle pesait 28 kilos. Elle est arrivée à Budapest le 8 juin. Même alors elle était encore dans un très mauvais état physique. La cause de toutes ces tragédies a été un antisémitisme meurtrier.

 

Péter Kunsági
Hongrie
Fils de Madame Dezsőné Szilágyi