Odette Métais Marchelidon

née le 25 février 1922 à La Haye-Descartes (près de Tours)


22 avril 1944 – 5 mai 1945 à Ravensbrück, annexe du camp de concentration de Holýšov

« CHAQUE JOUR EXISTE UN ESPOIR, CHAQUE JOUR EXISTE UN RISQUE. POURVU QUE LE SOUVENIR DE CES HORREURS PUISSE S’INSCRIRE DANS LA CONSCIENCE DE TOUS ET SOUTENIR LEUR VOLONTÉ DE CRÉER UNE EUROPE FRATERNELLE DANS UN MONDE PLEIN DE PAIX. »

En 1938, Odette a été embauchée par un couple parisien, il s’agissait d’amis de sa mère, Jeanne et André Goupil, qui avaient 4 enfants mineurs. Ceux-ci ont adopté en 1940 un orphelin de guerre. Odette s’occupait de la maison et du petit garçon. Elle est devenue ensuite une partie intégrante de la famille. La ligne de démarcation traversait La Haye Descartes. Toute la famille a rejoint la résistance – ce qui veut dire accueil des évadés, des personnes refusant le travail obligatoire, des familles juives, des aviateurs et transmission d’informations. Lucien Marchelidon a rejoint le groupe. Il était chargé avec Louis de chercher un bon terrain pour l’envoi d’armes parachutées. En 1944 la situation était difficile, car le réseau avait été infiltré. Dans la nuit du 15 février, ils ont tous été arrêtés par la Gestapo et déportés Les femmes ont d’abord été transportées à Romainville et le 18 avril à Ravensbrück, où elles sont arrivées le 22. Odette a reçu le numéro 35253, le 4 mai elle a été transférée à Holýšov dans une usine d’armement en Tchécoslovaquie.

Voilà comment Odette raconte sa libération :

Samedi 5 mai 1945 – 11 h. Libération. Des Polonais ont entouré le camp et emprisonné tous nos surveillants et surveillantes. 17 mai – Nous partons enfin en camion, il est 7 heures, c’est un superbe cortège, nous avons 18 camions américains, nous roulons 300 km jusqu’à Würzburg, où nous rencontrons des déportés, ce qu’ils nous racontent est terrible, je n’en peux plus, je veux être à la maison pour savoir ce qu’il s’y passe. 20 mai – Train Offenbach, Francfort… 21 mai – Plus que 30 km et nous serons en France, notre cœur bat fort. Jeudi 24 – 12 h Paris !

Toute la famille s’est retrouvée entre mai et juillet 1945, Odette et Lucien se sont mariés le 6 novembre 1945 !

Ravensbrück représentait l’enfer pour ma mère, mais aussi un lieu où elle avait rencontré des femmes exceptionnelles. Mes parents, qui ont tous les deux traversé la même épreuve, savaient se taire eu égard à l’autre, mais savaient aussi parler pour transmettre ce qu’ils avaient vécu et quel était le prix de la liberté.

 

Françoise Marchelidon
France
Fille d’Odette Métais Marchelidon